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26/03/2017

Je te vois, de Clare Mackintosh

je te vois,clare mackintoshUne chronique de Cassiopée.

Portraits de femmes…..

Lorsqu’un premier roman (« Te laisser partir ») a été un succès, traduit dans plusieurs langues, l’auteur est forcément attendu au tournant lorsqu’un deuxième opus paraît. Soit le lecteur est à nouveau séduit, soit il se dit qu’il aurait dû en rester à sa première rencontre….

J’étais à la fois très heureuse de retrouver la plume de Clare Mackintosh et parallèlement j’avais très peur d’être déçue. Et bien, bravo à elle. Ce nouveau récit est addictif, différent de ce qu’elle avait déjà écrit, bien mené, rythmé, et l’approche psychologique des protagonistes est très intéressante.
La construction alterne les chapitres où l’on croise Zoe (elle s’exprime à la première personne) et ceux où il y a Kelly (là, c’est un narrateur). Bien sûr, elles finiront par se rencontrer. Ces deux portraits de femmes sont réalistes, très bien présentés et surtout bien ancrés dans la vie d’aujourd’hui.  Elles travaillent toutes les deux et doivent, comme beaucoup d’entre nous, être vigilantes pour que le boulot ne prenne pas toute la place, non seulement dans le quotidien mais aussi dans la tête !

Zoe Walker, une femme ordinaire « métro-boulot-dodo », voit sa photo dans les petites annonces du journal  et ne comprend pas ce qui se passe. De recoupements en recoupements, elle sent bien que quelque chose de pas net se met en place mais à qui en parler ? Elle va passer pour une originale qui s’invente des histoires… Où chercher du soutien ? Son compagnon minimise les faits et elle se tourne alors vers la police. L’agent Kelly Swift la reçoit et lui prête une oreille attentive. Rien ne sera simple et au fil des pages, l’atmosphère devient de plus en plus menaçante. Tout semble se liguer contre Zoe. Dans sa vie familiale, les choses ne sont pas telles qu’elle le souhaiterait. Au bureau, ce n’est guère mieux. En plus, elle s’est mis en tête de comprendre cette histoire de photos et la voilà qui se met à jouer au détective amateur…. C’est sans compter sur les angoisses qu’elle va ainsi générer et qu’elle aura de plus en plus de mal à appréhender….

Je ne sais pas de quels faits s’est inspirée Clare Mackintosh pour créer cette intrigue mais à notre époque où les caméras pullulent –pour notre sécurité évidemment-, les voir détournées de leur rôle fait peur. On vit dans une société où l’intimité n’existe plus beaucoup, si on ne prend pas de précautions (je pense aux photos postées sur Facebook qui peuvent être vues ou copiées si la personne n’a pas fait les bons réglages) et les dérives peuvent être légion.

« Je te vois » porte bien son nom, j’ai pensé à la phrase « L’œil était dans la tombe et regardait Caïn »…. Ce regard extérieur, non souhaité, pèse sur Zoe et Kelly, elles ne savent pas comment agir pour que ça cesse.... Ce sont deux femmes, chacune à leur manière, fortes et fragiles, capables de soulever des montagnes pour réussir la mission qu’elles se sont fixée, mais également, capables de s’effondrer sous le poids de la culpabilité….

J’ai beaucoup aimé ce thriller. L’auteur a réussi à me captiver, à me faire poser des questions sur l’utilisation de toutes ces vidéos qui gouvernent notre quotidien, sur les relations fortuites ou non, sur la vie de famille et bien d ‘autres encore. L’écriture est toujours soignée (bravo à la traductrice), précise, les dialogues apportent du rythme. De plus, les personnages ont des caractères bien déterminés (je pense notamment aux enfants) et approfondis.  Et ce qui est très fort, c’est que lorsqu’on croit avoir tout compris, on s’aperçoit que ce n’est pas le cas…. La conclusion vous laisse le cœur en vrac sur votre canapé….

Je te vois
Auteur : Clare Mackintosh
Traduit de l’anglais (Grande Bretagne) par Françoise Smith
Éditions : Marabout (22 Mars 2017)
ISBN : 978-2501114516
462 pages

 

Quatrième de couverture

Comme des milliers de Londoniens, Zoe Walker empreinte quotidiennement le même métro, monte dans le même wagon, descend à la même station... Mais un matin, dans le journal, elle découvre sa photo dans les petites annonces, sous l'adresse d'un site Internet. Qui a pris ce cliché à son insu ? Dans quel but ? Et puis, est-ce bien elle ? Sa famille n'en est guère convaincue. Zoe ne va trouver qu'une seule oreille attentive : celle de Kelly Swift, un agent de la police du métro. Car une succession d'incidents étranges, qui paraissent culminer dans un meurtre, persuade Kelly que quelqu'un joue au chat et à la souris avec les passagères et surveille le moindre de leurs faits et gestes. Chacune de leur côté, les deux femmes vont lutter contre cet ennemi invisible et omniprésent.