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03/03/2013

La ronde des mensonges, d'Elizabeth George

ronde_des_mensonges.jpgUne chronique de Cassiopée.

Ils sont tous là… Tous les personnages habituels d’Elizabeth George, ils ont une place plus ou moins importante dans ce roman mais ils sont présents et fidèles à ce qu’on connaît de leur caractère.

Pas d’enquête lourde avec des coupables potentiels dont il faut « éplucher » les alibis. Non, cette fois-ci, c’est différent. Le neveu d’un riche industriel a été retrouvé noyé sur la propriété et Linley, le flegmatique (mais aussi torturé) doit aller enquêter sur place pour être sûr qu’il s’agit bien d’un accident. Il se fera aider de ses amis de toujours et que ce soit les uns ou les autres, ils vont découvrir ce qu’ils ne cherchaient pas. A savoir tous les secrets bien enfouis d’une famille qui n’a de lisse et rangée que l’apparence…. D’autant plus que le groupe familial est lui-même complexe: des couples recomposés, des enfants sortis de la déchéance où ils avaient sombré (mais ne vont-ils pas retomber ?), des relations ambigües….

 Ce n’est pas avec des événements à la pelle et des situations explosives que l’auteur va nous captiver. C’est tout simplement avec sa façon de sonder les âmes, de fouiller là où les gens cachent ce qu’ils ne veulent pas montrer (parce que cela appartient au passé ou parce que c’est une face trouble (voire cachée) de leur personnalité) que l’auteur attire et intéresse son lecteur. Une question nous hante: on se demande sans cesse qui ment et à qui, pourquoi ?

Est-ce que toutes les vérités sont bonnes à dire ? Ce serait prendre un raccourci que de penser que soit on se tait, soit on parle… Les choses sont beaucoup plus compliquées, il faut parfois distiller un brin de vérité, juste un brin pour que tout aille mieux ou malheureusement, au contraire, déclencher un cataclysme….

 L’histoire avance donc, au rythme lent, des individus qui la peuplent. Heureusement de temps à autre, un élément plus trépidant se pointe, un géant roux ou une Barbara acceptant de se faire relooker, mettant ainsi un peu de fantaisie dans cette ambiance « so british ». Car il est là, aussi, l’art de cette grande dame du polar. Elle est américaine et situe ses romans au Royaume-Uni, pas toujours dans les mêmes coins, mais quel que soit le lieu choisi, elle semble bien le connaître et ses descriptions nous feront ressentir l’atmosphère du coin de terre élu…. Il y a même une carte dans les premières pages.

 Les protagonistes, outre ceux qu’on connaît de ses écrits antérieurs, sont des gens ordinaires, qui croient, doutent, entrevoient des vérités pas toujours bonnes à dire, ont des idées confuses et des sentiments partagés, interprétant ce qu’ils ressentent … des hommes et des femmes comme vous et moi…ce qui fait qu’on les comprend, que leurs réactions nous paraissent humaines et cela les rend crédibles.

 L’écriture d’'Elizabeth George est toujours posée, contenue, le vocabulaire bien ciblé. Les chapitres sont longs et peuvent nous entraîner dans différents lieux reliant les protagonistes par un même fil: la noyade accidentelle ou pas du neveu.

Le rythme m’a semblé plus irrégulier que dans ses derniers romans. A savoir que j’ai eu l’impression d’une baisse de régime pour certains passages sans pour autant tomber dans du remplissage et du verbiage inutile. C’est simplement que l’intérêt me semblait moindre. Quelques scènes, décrites par le menu, auraient pu également, à mon sens, être allégées. Peut-être n’y avait-il pas besoin de six cent soixante pages pour faire un très bon livre ?

 Comme à l’accoutumé (surtout sur ses derniers opus) on sent poindre quelques jalons du prochain recueil et cela donne, d’ores et déjà, envie de l’acheter…


Cassiopée


Titre: La ronde des mensonges
Auteur: Elizabeth George
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Isabelle Ghapman,
Éditions: Presses de la Cité
Collection: Sang d’encre
660 pages

 

Quatrième de couverture

 Un jeune homme est retrouvé noyé dans le hangar à bateau d'un château du Lake District – apparemment, il s'agirait d'une mort accidentelle. Son oncle, le richissime industriel Bernard Fairclough, demande à Lynley d'enquêter dans la plus grande discrétion sur ce drame. Les suspects sont nombreux : l'héritier, ex-drogué repenti, ses soeurs Manette et Mignon, sa femme, Alatea ravissante Argentine dont il est passionnément épris ainsi que la galerie de personnages secondaires hauts en couleur qui les entourent