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06/07/2017

Disparition, de C.L. Taylor

disparition.jpgUne chronique de Cassiopée

 Elle s’appelle Claire Wilkinson, c’est une mère de famille. Une maman aimante avec un mari, Mark, et deux garçons : Jake et Billy. L’aîné vit avec sa petite amie, Kira dans la demeure familiale et travaille ; sa copine, elle, fait des études d’art et expose de nombreuses photos. Le roman commence alors que Billy, quinze ans, a quitté un soir la maison et n’a plus donné de nouvelles depuis cette date fatidique. Cela fait plusieurs mois, l’enquête de police semble piétiner et  tout le monde : parents, voisins, professeurs, amis, a été dévasté par cette disparition.

C’est elle, Claire, qui raconte son quotidien, ses doutes, ses recherches malgré le temps qui passe. Si, toutefois,  quelque chose lui avait échappé en fouillant la chambre et les affaires de son enfant,  si un nouveau détail apportait un semblant d’espoir, un éclairage sous un autre angle. Quand on est lectrice et mère, comme moi, on ressent vraiment chacune des émotions qu’elle transmet. On peut s’identifier et c’est encore plus triste. On sait que, sans aucun doute, on serait comme elle, à ne rien lâcher, à espérer envers et contre tout, à croire que rien n’est fini, à refuser de baisser les bras…. L’auteur a vraiment très bien décrit (et écrit) le combat de chaque instant de cette femme.  Il y a également, entre les chapitres, de temps en temps, quelques échanges en messagerie instantanée. On ne sait pas qui communique et toutes les suppositions sont possibles…

La cellule familiale a explosé puisqu’il manque un membre. Chacun essaie de faire face à sa manière mais comme souvent lors d’ un drame, chaque personne réagit différemment et la communication devient de plus en plus difficile pour ne pas dire impossible …. alors certains se taisent, comme ils se sont tus par le passé. On dit souvent que « toute vérité n’est pas bonne à dire » mais à force de trop dissimuler, tout finit par se savoir. Arrivent alors, tels des boomerangs, des informations qui déstabilisent, qui sont répétées et pas obligatoirement par ceux qui sont directement concernés. Il devient nécessaire de s’interroger sur la véracité des propos, de choisir de vérifier ou pas, en prenant le risque d’un séisme supplémentaire dans une famille déjà ébranlée.

Tout au long du livre, on s’aperçoit que l’équilibre est fragile et que la moindre petite bricole peut faire d’énormes dégâts. Des faits cachés depuis des années vont être dévoilés, on ne sait plus que croire, qui croire. Difficile pour certains de ne pas porter une part de culpabilité, de se dire que si à un moment ou un autre, ils avaient  agi différemment, peut-être que Billy serait encore là…. Pour les parents et les proches, la question lancinante du « qu’est-ce qu’on a raté, mal fait ? » revient en boucle….

Ce recueil est très bien construit, plus on avance, plus la tension monte, plus les actes dévoilés nous mettent mal à l’aise, nous font peur par leur gravité et on se demande où tout cela va nous mener.  C.L . Taylor manie à merveille le suspense. Son style est vif, fluide, agréable (bravo au traducteur pour ce travail de qualité). Elle creuse les ressentis, le désarroi, le mal-être de cette mère courage qui tenait sa famille à bouts de bras, qui gérait, veillait sur chacun avant que tout s’écroule….

J’ai beaucoup apprécié cette lecture, le style très vivant permet de rester dans l’action, le mouvement, et on reste captivé par ce qu’on lit en voulant savoir la suite et on voudrait tellement que Claire reçoive une bonne nouvelle…

 

Disparition
Auteur : C. L. Taylor
Traduit de l’anglais par Johan-Frederik Hel Guedj
Éditions : Marabout (31 Mai 2017)
ISBN : 978-2501114523
400 pages

 

Quatrième de couverture

 

Vous aimez votre famille. Vous lui faites une confiance aveugle.
Le devriez-vous vraiment  ?
Quand Billy Wilkinson, 15 ans, disparaît une nuit de l’été 2015, sa mère Claire, est dévastée et submergée par la culpabilité. Elle n’est pas la seule. Chacun des membres de la famille de Billy se sent coupable.
Mais les Wilkinson sont si rompus à l’art de garder des secrets que ce n’est que six mois plus tard qu’émerge la terrible vérité.
Claire a cependant la certitude que Billy est toujours vivant, et que sa famille n’a rien à voir dans sa disparition.
Ne dit-on pas que l’instinct maternel est infaillible  ? Ou pas…

 

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