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01/03/2014

Miséricorde, de Jussi Adler Olsen (chronique 2)

misericorde.jpgUne chronique de Richard

 Une pile à lire énorme. Plus de 600 romans qui attendent les yeux du lecteur. Dans le lot, d’agréables moments de lecture, des futures déceptions, des envies du moment qui se sont estompées, des achats impulsifs et des « ça me le prend absolument ». Et aussi, des découvertes après tout le monde: l’impression de découvrir ce que la Terre entière a déjà lu, ce que tous ont aimé et chanté les louanges. Et oui, après tout le monde, je viens de découvrir Jussi Adler Olsen, cet auteur danois qui prend de plus en plus de place dans le monde du polar scandinave. « Miséricorde » est son premier roman traduit. Déjà, trois autres sont sortis depuis ce temps.

Une première impression. Adler Olsen possède un talent spécial pour la création de personnage attachant et crédible. J’avoue que cette première lecture et mon premier contact avec Carl Morck et Hafez el Assad est très prometteur. J’ai très hâte de lire les trois autres romans. Alors, faisons un résumé rapide … et une présentation des deux personnages principaux.

Merete Lyyngard est une vedette montante de la politique danoise. Destinée à un avenir prometteur, elle est victime d’enlèvement. Ses bourreaux s’acharnent cruellement. Ses conditions de détention sont épouvantables. Les sévices psychologiques, insupportables. Cependant, sa force de caractère, son désir de vivre, même si ils s’effritent, lui font espérer de pourvoir s’en sortir. Et de comprendre l’incompréhensible.

Après quelques mois, sans indices sérieux, l’enquête s’essouffle, le drame devient fait divers et tombe dans l’oubli. Merete n’existe plus pour le peuple danois. Toutefois, quelque part, dans les sous-sols des locaux de la police, une nouvelle section est créée: le Département V.

Un peu pour s’en débarrasser ou pour le mettre dans une voie de garage, Carl Morck «Un type qui n’a envie de rien, grognon, caractériel, qui cherche des histoires, agressif avec ses coéquipiers …» est nommé responsable de ce service …où il est le seul employé. Lui-même, un peu désabusé, ne prend pas cette nomination au sérieux. Mais, au fur et à mesure de son appropriation du dossier de la disparition de Merete Lyyngaard, il s’implique de plus en plus, demande plus de budget et obtient un adjoint très spécial, le Syrien Hafez el Assad.

Commence alors, une véritable course contre la montre où les deux membres du Département V remontent, pièce par pièce, le casse-tête de cette disparition, ignorant si la victime est vivante ou non.

Sans être géniale, l’enquête est menée rondement, enrichie de scènes nous montrant les souffrances physiques et morales de la victime tout en suivant ses réflexions sur la nécessité de vivre.

Adler Olsen accroche le lecteur avec plusieurs hameçons. Celui qui m’a particulièrement happé, c’est le développement de la complicité entre le policier et son « adjoint ». Quels personnages riches et complexes, que de situations où l’auteur exploite merveilleusement cette drôle de complicité, cette équipe atypique. Quel plaisir pour le lecteur de savoir que ces deux hommes se retrouveront dans les futures enquêtes de « cold case » !

Cette série d’enquêtes du Département V s’annonce fort intéressante. Si le rythme se continue, si les personnages gardent leur amplitude et ceux qui se rajoutent complètent bien le portrait, tout cela nous annonce de bonnes heures de plaisir de lecture. Moi, je vous le dis, j’ai été convaincu par ce premier roman et j’ai très hâte de lire les prochains qui ont tous reçus un accueil favorable de la critique. Si je peux y ajouter ma voix, je vous le recommande fortement. Pour l’intensité de l’enquête et la qualité des personnages. « Miséricorde » est un très bon polar !

Une citation … ou deux !

« Carl fit un effort pour se souvenir que c’était toujours illégal au Danemark d’étrangler ses employés. »

« Bravo, chef, s’écria Assad avec enthousiasme, comme s’il félicitait un enfant qui a fait dans son pot. »

Bonne lecture !

Richard, Polar Noir et blanc

Une autre chronique sur ce roman.

Miséricorde
Jussi Adler Olsen
Albin-Michel
2011 ; 489 pages