18/12/2017
La vérité même, de James Rayburn
Une chronique de Cassiopée
Ce livre a été une claque magistrale. Je m’attendais à un bon thriller, mais le contenu a été au-delà de mes espérances. Une histoire montée de main de maître, avec beaucoup de ramifications. Le milieu, pas toujours très net, de la politique est évoqué, ainsi que celui des agents secrets. Rien de lourd, ni de rébarbatif, des hommes et des femmes qui œuvrent pour leur pays, enfin c’est ce qu’ils disent …. Mais comme souvent, dans ces environnements, des personnes jouent sur plusieurs tableaux, au risque d’y perdre leur crédibilité, nettement attirées par le pouvoir, l’argent, la notoriété et les « belles » rencontres (que ne feraient pas certains pour avoir une jolie nana dans leur lit ou à leur bras lorsqu’ils se « montrent »)…..
Kate a été agent secret mais suite à des déboires, elle a été obligée de se cacher. Elle est, depuis deux ans, habitante d’une petite bourgade avec sa fille. Maman d’élève lambda, elle est, malgré tout, toujours sur le qui-vive, prête à fuir, un sac sous le lit et de faux papiers à portée de mains, au cas où… Elle a trouvé un semblant d’équilibre et sa vie, même si ce n’est pas celle qu’elle souhaiterait, lui convient. Et puis, un jour, des hommes armés attaquent l’école où est scolarisée sa fillette. Elle est à proximité, a des armes sur elle. Que faire ? Ne pas agir pour ne pas se mettre en avant et se protéger ? Sauver des dizaines d’enfants en sachant que la médiatisation qui en découlera l’obligera à décamper ? Kate n’hésite pas … Et une fuite éperdue va commencer car forcément ceux qui la traquent depuis des années vont la reconnaître lorsqu’elle sera présentée comme une héroïne sur les chaînes de télévision.
Vers qui se tourner pour trouver un peu d’aide ? Les amis d’hier sont-ils encore fiables ? Que peut-on espérer quand tout semble voué à l’échec ? Kate et sa fille chérie partent, essayant de s’organiser au mieux. Elle n’a rien oublié de son métier, elle a l’œil affuté, observe, reconnaît ceux qui la suivent, ne tergiverse pas et tue s’il le faut mais est-ce que ce sera suffisant ? Cette course sans fin aboutira-t-elle vers un havre de paix ? Quels seront les dégâts collatéraux et les morts qu’elle laissera dans son sillage ?
Avec une écriture pointue, incisive, dure parfois, ne s’encombrant pas de détails inutiles, l’auteur nous entraîne à la suite de cette femme, ancienne espionne, qui doit vivre à tout prix pour défendre sa fille. Le contexte est âpre, les événements sans concessions se succèdent. Pas de répit pour les fugueuses qui doivent échapper à leurs poursuivants. En parallèle, on fait la connaissance de plusieurs hommes et femmes, tous liés de près ou de loin à l’histoire de Kate. Certains ont trahi, d’autres ont triché, d’autres encore ont transformé une vérité qui dérangeait…. Tous ont des parts d’ombre, fait des choix qui n’ont pas toujours été les bons…. Au fil des pages, dans une atmosphère sulfureuse, les pièces d’un gigantesque puzzle se mettent en place et impuissant, le lecteur passe par toutes les émotions : la peur, le doute, l’espoir, la colère …. Un excellent roman bien abouti et à l’intrigue recherchée.
La vérité même
Auteur : James Rayburn
Traduit de l’anglais par Clara Lavaste
Éditions : Calmann-Levy
ISBN : 9782702160336
420 pages
Quatrième de couverture
Tout commence dans un Vermont entièrement sous la neige. Deux jeunes attaquent une école élémentaire à la mitraillette et tombent, bien malheureusement pour eux, sur Kate Swift, une ex-tueuse de la CIA devenue lanceuse d’alertes. Elle les abat froidement mais, au lieu d’attendre qu’on la félicite d’avoir sauvé des dizaines d’enfants, s’enfuit au Canada avec sa fillette. Impossible pour elle de voir sa véritable identité révélée : sa vie et celle de son enfant sont en danger. Commence alors pour Kate et sa fille une cavale sur trois continents et la recherche effrénée de Harry Hook, le seul homme qui, Kate le sait, pourrait la sauver d’un certain Lucien Benway, lui aussi de la CIA, qui a déjà tué son mari et entend bien se venger de sa trahison.
15:52 Publié dans 02. polars anglo-saxons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la vérité même, james rayburn | Facebook | |