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24/12/2013

Loupo, de Jacques-Olivier Bosco

46259502[1].jpgUne chronique de Cassiopée 

 

Âpre, dur, sec, des mots rythmés qui claquent, qui slament et qui font mal. C’est l’histoire de trois jeunes qui n’ont pas eu en mains, les cartes « chance bonheur et tranquillité » dès le début de leur vie. C’était plutôt à la « va comme je te pousse », «  avance et bats toi si tu ne veux pas disparaître … » Alors ils ont pris une direction, celle de la délinquance, parce que parfois, ce sont les événements qui vous envoient sur le chemin que vous n’auriez pas forcément choisi.

C’est Loupo qui raconte, ce serait un brave gars si ce n’était pas un truand. Il a un « flingue », plus pour se rassurer que pour s’en servir parce qu’il tire pour faire le fort, le costaud, pour impressionner pas pour faire mal …sauf que…il est nerveux, stressé, pas si sûr de lui qu’on pourrait l’imaginer … et un jour, il tire, trop vite, sans réfléchir mais c’est trop tard, le mal est fait….

Peut-on avoir des remords quand la violence est comme une seconde peau ? Peut-on regretter ce qu’on a fait ? Loupo ne sait plus où il en est ni ce qu’il doit faire…. et puis la grâce d’une rencontre le touche, une de ces rencontres qui peuvent changer le regard à défaut de changer le cours d’une vie….Nora est entrée celle de Loupo. Il le sait qu’il ne faut pas s’attacher quand on est comme lui, toujours sur la brèche, en fuite, loin de « la normalité »…mais si c’était son dernier « casse », s’il se posait ensuite avec une belle, sa belle, sa douce ? Il pourrait essayer… d’oublier ce qu’il a fait « avant »…

 Une vie lisse, est-ce ce qui convient à notre personnage ? N’a-t-il pas besoin de sentir les poussées d’adrénaline pour exister ? De celles qui arrivent lorsqu’on prend des risques, lorsqu’on joue avec le feu ?

 D’une écriture acérée, cadencée par des phrases courtes au langage oral dominant, Jacques-Olivier Bosco nous entraîne à la suite de Loupo dans le monde du banditisme, où les amitiés et les trahisons sont très fortes. Pas de fioritures inutiles dans le style, pas de femmes pour la tendresse ou si peu… De temps à autre, quelques bribes plus poétiques… Il y a surtout des hommes, durs, bruts de décoffrage, qui ont souffert et qui ont fait le choix d’avancer toujours, quel que soit ce qu’il se passe….

 C’est un roman qui se lit vite, tant Loupo nous captive. Pourtant, il est déjà « foutu », il a un passé lourd à porter et on ne peut pas ressentir de pitié pour un homme comme lui.

Malgré tout son cheminement nous intéresse, dans sa relation à la culpabilité, à la femme qui lui offre la tendresse, à ceux qui ont dénoncé ….. Toutes ces interactions, même si elles ne sont qu’effleurées sont intéressantes à observer…

 Une lecture qui m’a intéressée malgré la dureté du propos et le langage familier (normal vu le contexte).

 Cassiopée


A lire également :  la chronique de Paco sur ce roman


"Loupo", 
Jacques-Olivier Bosco

Editions Jigal, 2013

193 pages