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07/04/2011

Marcq ou crève, de Philippe Govart

marcqoucreve.jpgUne chronique de Liliba

Voici un polar noir et d'autant plus noir que l'action se déroule dans le Nord, dans des coins peu attrayants qui viennent corroborer toutes les idées (fausses !) et clichés que les non initiés peuvent avoir sur cette région...

Schryve a beau être abimé par la vie, alcoolique à plein temps et dépressif depuis que sa femme l'a quitté et que son fils l'ignore, il n'en reste pas moins un bon flic. Il va donc tout mettre en oeuvre pour interroger dans la petite bourgade d'Escobecques tous ceux qui pourraient lui fournir des indices sur le corps de la jeune fille que l'on vient de retrouver sur un terrain vague, sauvagement assassinée.

Mais quand son collègue Leroy revient de quelques jours de congés, il ne comprend plus rien et pense que le vieux flic a pété les plombs : le meurtre, en effet, n'a pas du tout eu lieu à d'Escobecques mais à Marcq-en-Baroeul ! Il reprend l'enquête de zéro et remonte les fils des indices, qui le mèneront bientôt cependant sur les mêmes traces que son équipier.

Qui est donc cette fille assassinée ? Mélanie, ou bien Aline ? Est-ce vraiment une seule et même personne ? Pourquoi deux lieux de meurtres différents ? Cette affaire est décidément tordue et il faudra à Leroy tout son flair et ses compétences d'enquêteur pour en dénouer les fils. Et si Schryve, finalement, avait eu raison de suivre sa piste ? Il semblerait qu'on l'ait envoyé exprès sur Escobecques, pourquoi ? En quoi est-il lié à l'affaire ? Les questions se bousculent, mais les deux hommes, chacun de son coté, ont du mal à comprendre les liens entre les éléments et les indices dont ils disposent, et pourtant, la vérité semble si proche !

Je ne vous en dirai pas plus sur l'intrigue, car ce polar est vraiment bien fichu et on ne peut pas du tout deviner avant la fin ce qui se trame en réalité. Les retournements sont nombreux, des coupables ou potentiellement coupables apparaissent, puis disparaissent, et on lit rapidement les dernières pages pour avoir enfin le fin mot de cette histoire vraiment mystérieuse.

J'ai donc bien aimé l'intrigue de ce polar, mais moins le style utilisé par l'auteur. Alors qu'on sent parfaitement au détour des phrases qu'il a une plume agréable, il parsème le texte de mots de plus ou moins argot, peut-être pour faire plus "flic", ou pour coller à une certaine image de romans policiers.

Pour ma part, je trouve ça bien dommage, et j'aurais préféré rencontrer des mots moins familiers que "bagnole, potes, poulet, boutanches, litron, téloche", qui n'apportent rien à l'action, ni vraiment à l'ambiance générale du livre. Je ne vois pas l'intérêt de dire que "Schryve s'était caramélisé la gueule"... Il peut juste s'être saoulé, ou avoir pris une énorme cuite... De même pour la serveuse du bar, qui est d'emblée une "chaudasse"...

Quelques autres expressions notées : "l'enregistrement pirate qu'il avait pécho", "le ouèbe" et cette phrase que j'ai lue plusieurs fois : "L'espace-temps se contracta à l'extrème. Comme les muscles circulaires d'une adolescente lors de sa première expérience dominicale" avant d'éclater de rire : j'avoue ne pas avoir de souvenir d'expérience dominicale de cette sorte !

C'est malgré cela un bon polar bien ficelé que vous pourrez lire avec plaisir.

 

Liliba

 

 Le site du roman. très bien fait et une Vidéo de présentation du roman par l'auteur.

Commentaires

Belle chronique, qui renforce mon envie de découvrir ce roman, et l'auteur par la même occasion. Autant je suis friand de mots "vrais" dans les dialogues, autant cela peut me déranger (pas toujours...) lorsqu'ils sont utilisés par le narrateur.

Écrit par : Hervé Sard | 07/04/2011

Je serai heureuse d'avoir votre avis quand vous aurez lu ce roman !

Écrit par : liliba | 08/04/2011

Ce sera avec plaisir, je viens de le commencer.

Écrit par : Hervé Sard | 13/04/2011

Lecture terminée, et agréable. J'en ai fait une petite chronique sur mon blog, url jointe. Le vocabulaire en lui-même ne m'a pas dérangé, mais j'ai noté un décalage entre le "personnage" de Leroy et sa façon de s'exprimer. Dur dur, les dialogues ! Un bon roman, avec une construction originale !

Écrit par : Hervé Sard | 20/04/2011

Les commentaires sont fermés.