Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/08/2011

L'enfant perdu, de John Hart

lenfantperdu.jpgUne chronique de Cassiopée

 

« Le mal ronge sans doute le cœur des hommes. »

 

Dans le monde des romans policiers, le thème de la disparition d’un enfant n’est pas nouveau.

Mais celui d’un enfant de treize ans, jumeau de la disparue, menant l’enquête, est pour le moins un concept original qui change des trames habituelles.

 

Johnny prospecte, observe, décortique, note tout ce qu’il peut, obsédée par la disparition de sa sœur Alyssa et bien décidé à la retrouver.

Parallèlement, Hunt, chargé de l’affaire, qui s’est attaché à cet enfant tenace, reste lui aussi les sens en éveil dans l’espoir de résoudre un jour ce mystère.

Un an après le drame, chez lui, son bureau est encore envahi de toute la paperasse se rapportant à cette tragédie et il consacre tout son temps libre à lire, relire ses notes et les comptes rendus dans l’espoir de découvrir ce qui lui a, peut-être, échappé. Sa femme l’a quitté car elle a considéré qu’il consacrait trop de temps à ses recherches.

 

Comme Johnny, il ne vit plus que pour « ça »

 

L’enfant et le policier évoluent au gré des rencontres, des découvertes. Nous nous accrochons à leurs pas, bufflés par tant de volonté, de ténacité, de soif de comprendre.

 

Tout au long des cinq cents pages, divers thèmes vont être abordés de façon subtile : la rédemption, le racisme, l’amitié, la place de la foi dans la vie (suffit-il de prier Dieu pour être exaucés ?), les relations avec ceux « qui restent » lorsque quelqu’un disparaît, « l’enfance volée », l’amour maternel défaillant, la violence familiale, la culpabilité, le remord ….

 

En suivant le combat de Johnny, aidé de Jack, son fidèle ami, on voudrait qu’il soit « un vrai enfant », avec des yeux remplis d’innocence, dormant d’un sommeil léger, jouant au lieu d’errer à la recherche de sa sœur, laissant cette tâche aux adultes …. Mais Johnny n’est pas un enfant ordinaire, la rencontre avec l’horreur l’a fait grandir trop vite et la maturité est là …. Il veut y arriver, il veut comprendre, quels que soient les moyens, il est prêt à tout, même s’il doit souffrir….

« Le corps de Johnny tomba en panne. Sa poitrine oublia de bouger et tout vira au noir à la périphérie de sa vision. »

…. sans doute pour vivre à nouveau, car sa vie, il l’a mise entre parenthèses …..

 

Dès les premières pages, j’ai été happée par l’écriture forte et douloureuse de John Hart, le poids des mots s’imprimant au fer rouge en moi ; par la puissance psychologique des personnages, l’intensité de leurs relations ; par l’humanité se dégageant de Hunt malgré sa fragilité ; par la gravité de Johnny malgré son jeune âge ….

En quelques pages à peine, « ils » étaient là « présents » dans mon quotidien, je ne pouvais plus les lâcher ….

 

Bien sûr, ce livre a quelques faiblesses :

des situations qui sont un peu surprenantes, avec des personnes qui sont là au bon moment, comme par hasard, laissant envisager un bon nombre de coïncidences ;

une intrigue peut-être pas assez « consistante » au goût de certains …

mais cela n’enlève rien à la valeur de cet excellent polar qui prend aux tripes et qui se lit d’une traite.

 

Je me suis posée la question de savoir si j’avais été touchée par cette lecture parce qu’il s’agissait d’un enfant cherchant sa sœur et que ceci signifiait qu’en tant que femme, ma corde sensible vibrait plus ….

Après réflexion, je ne crois pas, je pense qu’homme ou femme, chacun de nous sera ému, bouleversé par le combat de Johnny ; sera impressionné par la puissance de l’écriture donnant envie de retrouver très vite cet écrivain.

 

Cassiopée

 

Titre : L’enfant perdu

Auteur : John Hart

Editions : JC Lattès (Juin 2010)

Traduit par Sabine Boulongne

Nombre de pages : 500

 

Quatrième de couverture.

 

Un soir, alors qu'elle rentrait chez elle, la jeune Alyssa Merrimon disparaît. Un an après, Johnny, son frère jumeau, fouille toujours leur petite ville de Caroline du Nord, rue par rue, s'introduisant chez des hommes soupçonnés de comportements déviants, au risque de se faire prendre. Clyde Hunt, le policier chargé de l'affaire, le surveille discrètement, tout comme sa mère qui reste inconsolable. Mais la disparition d'une deuxième fillette, suivie de plusieurs découvertes macabres vont ébranler toute la petite communauté et menacer Johnny.

 

Quelques mots sur l’auteur.

 

John Hart est lauréat de l’Edgar Award et l’auteur de deux best-sellers couronnés par le New York Times, Le Roi des Mensonges et La Rivière rouge.

Ses livres ont été traduits en vingt-six langues et publiés dans plus d’une trentaine de pays. Ancien avocat pénaliste, il a également exercé les métiers de banquier, d’agent de change et de mécanicien d’hélicoptère

 

 

Les commentaires sont fermés.