18/02/2012
Repentirs, de Luc Fivet
Une chronique de Cassiopée
Connaissez-vous Vermeer ? Oui ? La laitière et La jeune fille à la perle ? Moi aussi... Ici, ce sera « Le Concert » (du même Vermeer).
Après la lecture de ce roman policier, de très bonne facture, je vais me pencher plus avant sur la vie de ce peintre. Vie dont on ne sait pas grand-chose, vie évoquée à travers les pages de ce livre d’une façon magistrale, suffisamment pour donner le souhait d’aller plus loin, tant quelques uns des événements soulevés dans cet opus pourraient ne pas forcément être éloignés d’une certaine vérité. En effet, l’auteur reprend habilement des faits avérés (sa méthode pour peindre, ses choix de pigments etc …) additionnés de quelques « libertés » (peut-être pas si fantaisistes qu’elles en ont l’air), le tout restant dans le potentiel et ne paraissant pas invraisemblable.
Ajoutés à tout cela, une solide enquête, des personnages bien « ajustés », très réalistes, un vocabulaire soigné mais pas ostentatoire, une approche de l’art (peinture mais aussi musique) réelle et bien amenée, quelques références philosophiques ciblées à travers Spinoza et Descartes, un peu d’humour de temps à autre et vous découvrirez que vous avez un excellent livre entre les mains.
« L’empire des sots est sans frontières … Et celui des érudits en a une : leur nombril. »
Cadre, châssis, toile, pigments, lumière sont les différentes parties qui rythment le récit et s’il fut un long temps où je ne comprenais pas le titre « Repentirs », j’ai découvert avec plaisir l’explication sur la fin dur livre ….
Ce qui m’amène à me demander comment l’auteur a organisé sa recherche de documentation et si la peinture est un domaine qu’il affectionne particulièrement.
Non seulement, je me suis régalée avec l’écriture, les personnages, l’idée de l’intrigue mais toute la partie « Art » m’a vraiment intéressée et a apporté un plus indéniable à ce roman bien construit.
Certains esprits malins ne manqueront pas de souligner quelques rapprochements avec le Da Vinci Code : un couple improbable (et qui finit par … euh ….chut, je n’ai rien dit ….), un tableau à décrypter, des religieuxqui tournent autour de tout ça, un trésor caché, des gens prêts à tout pour … etc …
Présenté comme cela, effectivement, on peut penser que Luc Fivet s’est librement inspiré d’un roman précédemment paru…
Mais il n’en reste pas moins que c’est un livre emballant, où les événements, actions, apports sur différents sujets s’enchainent pour le plus grand bonheur du lecteur qui se laisse prendre dans cette immense toile (d’araignée, pas de peintre ;-) et dans les méandres de l’intrigue. Les protagonistes, tous « agrémentés » d’une part d’ombre (comme chacun de nous, personne ne peut se vanter d’être totalement « transparent »…), ont chacun un rôle intéressant et on les visualise très bien ainsi que les différents lieux évoqués (ce e-thriller pourrait être adapté pour l’écran sans aucun problème). De plus, chacun d’eux se « révèle » petit à petit et on apprend à les découvrir au fil des pages, allant parfois de surprise en surprise.
C’est donc une lecture que je recommande pour les amateurs du genre.
Cassiopée
Auteur : Luc Fivet
Titre : Repentirs
Éditions: Les volubiles
Collection : e-Thriller
Nombre de pages : 340
Quatrième de couverture :
Boston, 1990. Une toile unique de Vermeer de Delft, "Le Concert", est dérobé dans des conditions rocambolesques à l'Isabella Gardner Museum. Une récompense de cinq millions de dollars est promise à quiconque livrera une information aux enquêteurs. En vain.
Paris, 2011. Des policiers spécialisés dans la traque d’œuvres volées retrouvent le célèbre tableau dans un box crasseux des Puces de Saint-Ouen. La découverte provoque la stupeur dans le petit monde de l'art. Aussitôt, les appétits s'aiguisent : historiens, marchands de tableaux, commissaires-priseurs et intermédiaires plus ou moins louches se bousculent autour de la toile. Tous sont ensorcelés par le pouvoir magnétique du maître de Delft, le peintre le plus énigmatique de l'histoire. Et si "Le Concert", au-delà de son apparente douceur, n'était pas une simple œuvre d'art ? Eléonore Mercoeur, la jeune conservatrice française de l'Isabella Gardner, et le redoutable expert François Regard partent sur les traces du secret de Johannes Vermeer. Quel mystère se cache derrière ces personnages au visage impassible ? Les questions s'accumulent, les meurtres aussi...
10:49 Publié dans 01. polars francophones | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
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