21/06/2013
Et la mort se lèvera, de Jacques Olivier Bosco (chronique 3)
Une chronique de Thierry.
« Ils n'avaient pas trouvé le gars, mais il y avait quand même eu du grabuge. C'était ça le problème quand les histoires de truands devenaient des histoires de famille. Cela tournait à la tragédie. Et ce n'était que le début. »
Jacques Olivier Bosco est l'auteur de l'excellent "Aimer et laisser mourir" et du très recommandable "Le cramé" parus chez les remarquables Editions JIGAL. Le lecteur (re)découvre Lucas Murneau qui aime et laisse mourir. Lucas Murneau, dit "Le Maudit" en cavale en Amérique du Sud. Une femme, Angelina, laissée pour (mauvais) comptes sur la Côte d'Azur et une fille jamais vue.
Lucas Murneau est un tueur à gages avec des principes : ne pas toucher aux femmes et aux enfants...premier bon point. Lucas Murneau est un tueur professionnel avec des lectures : Nietzsche et Jack London...deuxième bon point. Lucas Murneau tue à tours de bras en Colombie. Il est riche et seul. Il envisage de rentrer en France pour enfin voir sa fille et sa petite fille de trois ans. Lucas Murneau a du cœur...troisième bon point. Un "héros" aimable donc qui veut "se ranger des voitures" comme on dit dans le milieu. Oui mais voilà qu'une horrible bavure va réveiller la bête qui tente de sommeiller chez notre héros. Sa fille et sa petite fille sont atrocement massacrées par une bande de truands niçois.
Rappel : Lucas Murneau est un tueur à gages avec des principes : ne pas toucher aux femmes et aux enfants... A Nice règne le clan des Ranzotti mené d'un main de fer par le patriarche Franco. La famille Ranzotti magouille avec la mafia italienne et sicilienne. La bavure c'est eux...
C'est un polar sur le code d'honneur, la vengeance, l'omerta et la vendetta. Avec sa panoplie de grosses berlines, de femmes allumeuses (Sofia la petite comtesse sort du lot), de gros calibres, de montres en or et de lunettes noires. Ici ça flingue à toutes les pages entre de très belles scènes décoratives à la Baie des Anges, la Promenade des Anglais, la Place Garibaldi.
Bosco aime son Nice. L'écriture de Bosco est encore et toujours efficace, énergique et remuante. Tout va très vite et le lecteur reste bien accroché jusqu'au bout. En fond d'écran défilent les films "Le Clan des Siciliens", "Deux hommes dans la ville" ou "Le deuxième souffle". Bosco affiche son admiration pour l'écrivain, scénariste et réalisateur José Giovanni..."son maître". Hommage très discutable quand on connaît le trouble passé de Giovanni pendant la deuxième guerre mondiale...
Voilà un polar qui devrait plaire aux amateurs de sensations fortes.
Thierry Cousteix
A lire : deux autres chroniques sur ce roman,
Et la mort se lèvera
Jacques Olivier Bosco
Editions Jigal,
mai 2013 352 pages ; 9,50 €
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