12/01/2015
Face à la nuit, de Peter Robinson
Une chronique de Cassiopée.
L'inspecteur Alan Banks est un vieil ami de Peter Robinson puisqu'il s'agit là, me semble-t-il de sa vingtième apparition. Ce livre est un classique du genre qui se lit sans déplaisir et qui tient en haleine. La construction est assez classique avec le meurtre d'un policier qui se soignait dans un centre médical et plusieurs enquêtes qui vont se mêler, s'entrecroiser, se répondre et se résoudre les unes grâce aux autres. On restera sur place mais on voyagera également en Estonie (et cela en dérangera plus d'un) pour découvrir comment était mis en place un réseau de travailleurs clandestins et la manipulation de jeunes femmes pour des boulots peu honnêtes (qu'elles ne choisissent pas bien sûr puisqu'on les a bercées de mensonges et d'illusions).
La mort de Bill Quinn va faire ressortir une affaire vieille de six ans et cela affolera ceux qui croyaient être tranquilles... La peur fait faire des bêtises et nous verrons comment les différents protagonistes liés à ces sombres histoires réagissent sous le coup de la panique.
L’originalité ne résidera donc pas dans les investigations mais plutôt dans le caractère des individus et l'ambiance entre les uns et les autres. Peter Robinson a un style fluide et nous suivons sans peine les traces de ceux qu'il met en scène. Banks est un peu un vieux loup solitaire et se relations avec la gent féminine sont un régal. D'autant plus qu'on vient le lui mettre une collègue sur le dos, une adjointe, Joanna Passero qui vient là pour se former à ses côtés. Mais lui, il aurait préféré faire équipe avec sa vieille amie Annie qui va reprendre du service après une grave blessure et un arrêt prolongé. Il se méfie de la « nouvelle » et les conversations seront parfois « musclées » mais sous la carapace (la sienne et celle de Joanna), il y a deux êtres fragiles et humains qui feront petit à petit le chemin vers la connaissance réciproque et s'apprivoiseront. L'inspecteur Alan Banks est un homme tenace qui ne lâchera rien, même si les collègues lui disent qu'il s'égare. En ça, il est attachant même si son penchant pour la divine bouteille m'inquiète pour la suite de ses aventures.
L'auteur décrit bien la corruption, les ramifications dans le milieu des bas-fonds pour protéger les « têtes » qui se croient intouchables, les différents « barrages » installés pour couvrir ceux qui tiennent les rênes... et les méthodes employées pour maintenir ceux qui sont en bas de l'échelle dans la terreur.
Le petit « plus » pour moi (et je me pose la question de savoir si c'est une habitude dans les aventures de l'inspecteur Alan Banks) a été de découvrir tout au long de l'ouvrage les titres des morceaux de musique qu'il écoute, chez lui, dans sa voiture etc... Cela mériterait une play list en fin d'opus où seraient regroupés tous les extraits évoqués... D'autre part, quelques références littéraires sont glissées ça et là et j'avoue que je trouve toujours cela intéressant. La musique est un langage supplémentaire dans l'oeuvre d'un écrivain, je me demande souvent si elle est le reflet de l'état d'esprit de celui qui écrit ou si ce dernier donne par ce moyen, des états d'âme supplémentaires à son héros...
En conclusion, une lecture agréable, pas prise de tête, idéale pour se faire une idée des romans policiers.
Face à la nuit
Peter Robinson
Traduit de l'anglais par Marina Boraso
Éditions : Albin Michel (Février 2014)
Collection : Spécial Suspense
Nombre de pages : 432
ISBN :9782226254429
11:25 Publié dans 02. polars anglo-saxons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : face à la nuit, peter robinson | Facebook | |
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