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17/02/2018

Parfois je mens, de : Alice Feeney

Parfois-je- mens.jpegUne chronique de Cassiopée

Certains sont déjà des fantômes de leur vivant….*

Ce roman que l’auteur a voulu déstabilisant pour le lecteur n’en est pas moins addictif…. Dès le départ, on sait que « Parfois la narratrice ment »…. Parfois, ce n’est pas tout le temps et cette ambivalence va créer une atmosphère très particulière. Alternant les passage appelés :  « avant » (en 1991 et 1992), « aujourd’hui i » (fin 2016), et « alors (à peine plus tôt, en 2016) », nous nous promenons dans les souvenirs et la mémoire d’Amber. Sauf qu’elle est dans le coma et que peut-être son esprit n’est pas tout à fait au mieux de sa forme …. alors que penser de ce qu’elle évoque ? Elle semble sincère, mais de temps à autre, une petite phrase, une allusion sème le doute, et puis on reprend confiance avant d’être à nouveau complètement perdu…..

Autour d’elle, dans un presque huis clos, son mari, sa sœur, principaux intervenants dans son univers restreint tant à l’hôpital que dans sa vie avant son accident….Petit à petit, on découvre également son enfance, enfin, ce qu’elle veut bien en dire et on se repose la question de savoir si elle dit la vérité ou si elle fabule….

Ne croyez pas pour autant que l’on passe du temps à se demander ce qui est vrai et ce qui est faux. Pas du tout. On se laisse emporter par Amber, sa détresse, son désarroi, sa peine, ses tourments… On voudrait l’aider car elle souffre de son incapacité à communiquer mais on est impuissant, comme on l’est à démêler le rêve de la réalité….. Pour autant, faut-il prendre une décision : croire ou ne pas croire Amber ? Je n’ai pas choisi de réponse à cette question…

Pourquoi ? Parce que, dès les premières lignes, je me suis laissée porter par l’histoire, éprouvant une espèce d’empathie envers cette femme, qui me paraissait malheureuse d’être dans ce lit d’hôpital. Et c’est là, tout l’art de l’auteur. On sait que la personne, qui nous « parle », ment parfois, mais on se laisse attendrir, on se dit qu’elle ne peut pas nous « raconter des craques ». Aux autres, peut-être, mais pas à nous, oreille attentive et toute disposée à la croire, à partager ses ennuis…. Et s’il arrive que de temps à autre, un petit quelque chose nous interpelle, on le repousse….

Ce recueil qui est un thriller psychologique mêle habilement plusieurs aspects de la vie d’Amber, et lorsqu’on croit la connaître, tout peut (ou pas) s’écrouler, se fissurer….Elle n’est quelquefois que l’ombre d’elle-même et on l’accompagne dans ses doutes, puis à d’autres moments, en maîtresse-femme, elle semble nous manipuler…. Que penser, que croire ? On passe d’une époque à une autre, on dévore le journal intime, espérant avoir un éclairage complémentaire de la personnalité assez trouble d’Amber….

Ce livre, très bien pensé, construit avec doigté, nous emmène dans des contrées que l’on est loin de soupçonner au premier abord. C’est une grande force d’Alice Feeney. Sous des dehors de scénario classique, elle va bien plus loin et les frissons sont garantis. L’écriture accrocheuse (avec une excellente traduction, merci à Françoise Smith) permet au lecteur de plonger immédiatement dans le récit et d’avoir envie, toujours, de découvrir la vérité …. Mais quelle vérité ?????

* page 262

Parfois je mens
Auteur : Alice Feeney
Traduit de l’anglais (Grande Bretagne) par Françoise Smith
Éditions : Marabout (14 Février 2018)
ISBN : 9782501122573
368 pages

Quatrième de couverture

« Je m'appelle Amber Reynolds. Il y a trois chose que vous devez connaître à mon sujet : je suis dans le coma ; mon mari ne m'aime plus ; parfois, je mens... ». Amber est inconsciente, dans un lit d'hôpital, prise au piège d'un esprit actif mais d'un corps inactif, capable d'entendre et de comprendre, mais incapable de communiquer avec les rares proches qui lui rendent visite ou le personnel soignant. Comment est-elle arrivée là ? Elle nous livre ses pensées, parfois confuses, alors qu'elle s'efforce de mettre en ordre les morceaux épars de sa vie, plongée dans son monde intérieur.

 

 

 

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