21/02/2019
La nuit des bras cassés de Maurice Gouiran
Une chronique de Cassiopée
Bien mal acquis….
Marseille, New-York, Rome, trois frères établis dans différents coins du monde, découvrent chacun une tête décapitée dans leur logement. Polynésiennes, ces trois faces apportent un message mais lequel ? Très vite, les frangins doivent se rendre à l’évidence, tout cela est soigneusement orchestré mais par qui et pourquoi ?
Ce n’est pas dans le présent qu’ils vont trouver la réponse mais bien en remontant sur les traces du passé. Ubaldo, leur père était un fervent partisan du Duce. Aurait-il, dans le cadre politique, très chaud de la seconde guerre mondiale, participé à un quelconque trafic ? N’est-ce pas un peu dangereux d’aller remuer tout ça ? Ne serait-il pas préférable d’ignorer ces visites incongrues, d’autant plus qu’ils se sont débarrassés des têtes ?
1901, 1936, 1970 et maintenant, Maurice Gouiran nous fait voyager dans le temps mais également dans l’espace. On suit tour à tour les frères et leur famille, leurs amis, leurs ancêtres, et on découvre, au fil des pages, ce qui a provoqué le raz de marée dans leur quotidien. Entre ceux qui ont choisi de modifier leur prénom, ceux qui n’ont pas été clairs autrefois, ceux qui se déplacent régulièrement pour mieux se cacher, on apprend à connaître les différents individus qui peuplent ce roman. L’auteur n’oublie jamais de mettre un grain de sel, une touche de douce folie, un verre de « jaune », une blagounette ….. On sent déjà le style « Gouiran » (puisque c’est son premier titre) qui va aller en s’affirmant. C’est déjà très bon même si maintenant, les récits sont encore plus aboutis, plus mûrs.
Les trois frères ont décidé de mener les recherches à leur façon, c’est-à-dire « l’air de rien ». Ils ne se croient pas en danger mais des rappels à l’ordre les obligent à prendre au sérieux les menaces qui pèsent sur eux. Il est donc plus qu’urgent de comprendre et d’agir. Heureusement leurs fidèles amis s’avèrent de bons complices pour enrayer tout cela. On reste beaucoup dans le midi là, où les hommes et les femmes caquètent parfois un peu trop. Les murs ont des oreilles, oui mais pas que…. Ils feraient bien de se méfier et d’observer pour ne pas prendre un retour de manivelle en pleine figure…. D’autant plus qu’ils sont italiens, ils parlent aussi avec les mains …
Endiablée, emballée, cette intrigue se laisse lire avec plaisir. Elle permet de reparler de ce qui s’est passé, sous le manteau, pendant la seconde guerre mondiale.
J’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce recueil, les dialogues sont savoureux, fleuris, remplis d’humour le plus souvent. L’écriture et le style de Maurice Gouiran chantent à l’oreille et sous les yeux. On entendrait presque l’accent des protagonistes ! Un pur régal !
15:32 Publié dans 01. polars francophones | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jigal, gouiran | Facebook | |
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