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09/03/2022

L'accompagnateur, de Sebastian Fitzek (Der Heimweg)

Fitzek.jpgUne chronique de Cassiopée

Je suis une habituée des romans de Sebastian Fitzek, je sais qu’il repousse toujours les limites, qu’il est capable d’aller de plus en plus loin quitte à choquer, déranger. Avec ce nouveau titre, il a atteint son but mais je ne sais pas trop comment me positionner…

Ce soir-là, Jules remplace un ami au service d’accompagnement téléphonique pour aider les femmes en danger. Il a travaillé au 112, donc ça ne le gêne pas de suppléer son pote qui pour une fois va sortir et peut-être draguer une fille malgré ses ennuis de santé. Il se retrouve rapidement en ligne avec Klara, qui est terrorisée, persuadée qu’elle va bientôt mourir. Comment l’aider à distance, la maintenir en vie sans pouvoir agir ? D’ailleurs, est-elle vraiment en péril ou ne fabule-t-elle pas un peu ?

Un lien se noue entre Jules et Klara, ils ne se voient pas, se parlent et il arrive même qu’il se confie alors qu’il est censé écouter… Jusqu’où va-t-il aller pour soutenir cette femme, où s’arrête sa mission, et puis si elle ment, n’est-elle pas en train de la manipuler d’autant plus qu’elle lui précise que si le tueur au calendrier a vent de leur conversation, il sera le prochain sur la liste….

C’est très ambigu et l’auteur va « jouer » sur cette ambivalence (et des tas d’autres) tout au long de son récit. C’est ce qui fait son charme, ce qui désarçonne le lecteur, balloté de ci de là, se demandant sans cesse où est la vérité …

Il est toujours intéressant de voir comment cet écrivain s’y prend pour « nous retourner le cerveau » nous entraînant dans des histoires à tiroirs, pleines de ramifications, de méandres, d’incertitude. C’est surprenant, déroutant, voire déstabilisant. C’est vraiment un point fort du style et de l’écriture de Monsieur Fitzek, comme le fait de connaître parfaitement les rouages de la psychologie et d’en utiliser tous les ressorts pour nous captiver.

Si on considère tout cela « L’accompagnateur » est un thriller efficace, qui angoisse, qui fait peur, qui tient en haleine tant le rythme est soutenu et les rebondissements (presque des « revirements ») sont nombreux. L’écriture est fluide, la traductrice a bien retranscrit le sentiment d’angoisse qui monte au fil des chapitres amenant des questionnements de plus en plus nombreux.

Il faut malgré tout préciser que les thèmes évoqués, malheureusement, encore d’actualité, sont abordés avec des représentations de violence, parfois très dures, trop à mon goût. Les descriptions plus succinctes apportent autant de frayeur chez celui qui lit, les détails gores ne soutenant pas forcément le propos si on zappe les paragraphes qui nous mettent mal à l’aise.

Sebastian Fitzek est un spécialiste de ce genre de recueil où les personnages semblent tous plus torturés les uns que les autres et où, dès les premières pages, on se demande qui sera vraiment celui qu’il semble être. Il ne faut pas se préoccuper de la vraisemblance, mais plutôt de l’impression générale que laisse ce rédacteur une fois la dernière page tournée. Il s’explique lui-même en fin d’ouvrage sur toutes les idées biscornues qui lui viennent à l’esprit.  Je suis persuadée qu’au-delà du plaisir qu’il a à écrire, il en a encore plus à l’idée de nous provoquer, attendant nos réactions….

Traduit de l’allemand par Céline Maurice
Éditions ‏ : ‎ L'Archipel (10 mars 2022)
ISBN : 978-2809843361
370 pages

Quatrième de couverture

À Berlin, peu après 22 heures, Jules est au standard d'un service d'accompagnement dédié aux femmes en danger. Son premier appel est celui de Klara, terrorisée à l'idée d'être suivie par un psychopathe. Un homme qui a peint en lettres de sang la date de sa mort dans sa propre chambre à coucher. Et ce jour se lèvera dans deux heures !

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