03/02/2012
Les anonymes, de R.J. Ellory (critique 3)
Une chronique de Liliba
Il semblerait qu’un tueur en série soit à l’origine des quatre meurtres répertoriés à Washington ces derniers mois, puisque les modes opératoires sont quasiment identiques. Mais l’inspecteur Miller aime aller au fond des choses et trouver des preuves irréfutables, aussi quand il découvre qu'une des victimes vivait sous une fausse identité, son flair de limier est alerté. Il ira de secrets en découvertes, qui sembleront à chaque fois plus incroyables.
Que cachent ces meurtres ? Qui les a perpétrés ? En quoi les victimes étaient-elles liées ? Qui étaient vraiment ces gens ? Avec l’aide de son coéquipier, Miller va devoir sonder le passé, fouiller les poubelles, retrouver des témoins, et surtout tenter de délier les langues. Il a l’impression d’être manipulé, comme un pantin que s’amuserait à agiter le tueur. On dirait que certaines pistes s’ouvrent d’elles-mêmes alors que d’autres se ferment…
Le roman a une construction alternée : dans un chapitre sur deux, nous suivons pas à pas les démarches des deux policiers pour dénouer les fils de cette affaire. Dans le chapitre suivant, nous sommes en face d’un homme, un certain John Robey, dont on suppute qu’il est le psychopathe tueur, mais qui donne parfois des indications troublantes… Et du coup, on ne sait plus très bien qui croire…
Une construction qui mènera directement à un dénouement magistral, dont on commence à peine à imaginer l’ampleur tout à la fin du roman. Une manigance orchestrée de main de maître contre laquelle se battre semble totalement vain…
Voici un roman passionnant, bien qu’un peu long à lire. Les explications sur la politique extérieure des Etats-Unis sont parfois un peu compliquées (pour moi qui n’y connais rien), de même que les relations complexes de la CIA avec le pouvoir en place, mais on n’a de cesse de comprendre enfin le pourquoi du comment et le résultat de l’enquête, qui si elle progresse à pas comptés (et même parfois à reculons !) va dévoiler des pratiques assez hallucinantes.
Nous ne sommes plus simplement dans un polar, mais bien dans un roman d’espionnage totalement passionnant, et engagé. L’auteur en effet profite de son intrigue pour dénoncer la toute puissance des services secrets américains et leur mainmise sur la politique intérieure comme extérieure. Constant qui fait froid dans le dos, car je ne doute pas une seconde que la réalité soit… bien pire que la fiction !
Liliba : les lectures de Lili...
Une autre critique de ce livre (Jacques)
Une autre critique de ce livre (Cassiopée)
Broché:688 pages
Editeur :Sonatine (7 octobre 2010)
Prix : 20,90 €
Présentation de l'éditeur
10:14 Publié dans 02. polars anglo-saxons | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
Les commentaires sont fermés.