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28/01/2012

Amères Thunes, de Zolma

ameres_thunes.jpgUne chronique de Cassiopée.

Bien mal acquis profite parfois …. mais provoque des dégâts …..

 Jean-Edgar, jeune loup aux dents longues, très longues, reprend un hypermarché et sa kyrielle d’employés lorsque le responsable prend sa retraite.

Bien entendu, formé au management : « rendement avant humanité », il va exiger de ses subalternes qu’ils agissent comme lui l’entend et pas autrement. Inutile de discuter, de parlementer, d’argumenter pour rester dans la ligne de conduite du prédécesseur, c’est lui qui a raison, tout le temps et sur toute la ligne. Malheur à celui qui le contrarie ou essaie de lui montrer que l’on peut agir autrement …

 Rémy Baugé se croit tranquille, lui, le pilier, le fidèle, l’habitué, le bras droit de l’ancien patron …

Il est l’homme de la situation, l’hyper et son personnel, il connaît par cœur. Il sait comment agir avec le syndicaliste pour qu’il reste mesuré et que rien ne déborde, il arrive à gérer des situations délicates, il connaît la sécurité, il fait tout pour que les clients soient heureux et trouvent dans le magasin la qualité qu’ils recherchent en quantité suffisante …

Il pense que le nouveau boss va s’appuyer sur lui, la valeur sûre de l’établissement, et que tout va continuer comme avant à un ou deux détails près …

Sauf que …. c’est sans compter sur l’ambition et l’égo démesurés du nouveau …

L’essentiel n’est plus où Rémy le pense, le principal c’est l’argent, peu importe s’il faut se défaire des producteurs locaux, renvoyer des salariés efficaces et fidèles …. Peu importe si le client ne retrouve pas ses repères, ses marques préférées, il s’habituera au nouveau concept « le hard discount » ….

 « Vingt ans qu’on se démène pour maintenir un certain niveau qualitatif, qu’on draine une clientèle plutôt à l’aise prête à raquer pour de la bonne came et nos penseurs en Loden nous suggèrent, nous imposent, une conversion en bazar soviétique. »

 C’est avec un vocabulaire assez familier mais jamais de mauvais goût que Zolma nous emmène à la suite de Rémy Baugé qui nous raconte son histoire. Lente descente aux enfers, de cet homme qui se trouve coincé entre l’enclume et le marteau, entre son patron (à qui il ne peut pas vraiment désobéir s’il veut garder sa place) et ses collègues (qu’il ne veut pas trahir) …

Refrain bien connu, on perd son travail, puis sa femme, puis ses proches amis (mal à l’aise devant votre détresse…) puis l’estime de soi … vêtements froissés, visage mal rasé, deviennent quotidiens …

Il faut alors un déclic, que ce soit un nouvel amour, un désir de vengeance ou autre, quelque chose qui pousse à agir, réagir, pour inverser la tendance et ne pas sombrer …Rémy élira la vengeance …Un plan bien construit, huilé où tout est pensé, réfléchi …Le casse du siècle …

A partir de ce moment, le roman, qui jusqu’à présent, ressemblait plus à une satire sociale, basculera dans l’enquête policière, très légère (je n’ai pas trouvé les enquêteurs très vindicatifs, ils ne creusaient pas beaucoup, ils auraient pu chercher du côté de la famille )

On pourrait ressortir le vieil adage de nos grands-mères « on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs », de dommages collatéraux en dommages collatéraux, l’argent volé n’aura pas forcément le goût du bonheur...

 L’écriture alerte et vive de Zolma, son humour au vocabulaire expressif nous fait sourire régulièrement. Le contenu permet de passer un bon moment, sans prise de tête et détend efficacement, que demander de plus ? Un autre roman de Zolma ? Pourquoi pas ? Je suis partante !

Titre : Amères Thunes
Auteur : Zolma
Editions : Krakoen
Collection : Forcément noir
Janvier 2012
250 page

Cassiopée

 

Quatrième de couverture :

 Un boulot en or, une collègue charmante pour laquelle il serait bien venu bosser même le dimanche, un avenir radieux… Patatras, un jeune manager parachuté a imposé en quelques mois ses méthodes pour pressurer les employés dans le but d’augmenter le rendement du « capital apatride ». Adieu bonheur sans nuages ! Mais comment leur faire payer ces agissements ? Alors germe en lui une idée : taper dans la caisse, puisque c’est le fric qui leur importe, bref casser le coffre du magasin. Las avec les pieds nickelés qu’il a engagés pour faire le coup, sa retraite dorée va se transformer en chemin de croix.