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02/02/2020

Entretien avec Chrystel Duchamp

Après avoir lu le roman "L'art du meurtre" de Chrystel Duchamp, Cassiopée lui a posé quelques questions.

1) Pour vous présenter à nos lecteurs, pouvez-vous donner un lieu, une couleur, un nom commun, une passion qui vous caractérisent ?

Un lieu : une forêt.

Une couleur : le rouge.

Un nom commun : la musique.

Une passion : écrire.

2) Votre roman est en lien avec l’art. Avez-vous fait des études dans ce domaine ?

J’ai suivi des études en communication visuelle pour devenir graphiste. Plusieurs heures étaient consacrées à l’histoire de l’art. J’ai découvert l’art corporel, mouvement dans lequel les artistes utilisent leur corps comme support d’expression, repoussent les limites de la douleur et se mettent parfois en danger. Dès lors, la problématique « jusqu’où peut-on aller au nom de l’art » n’a cessé de me hanter. Dans mon roman, je propose mes réponses à cette question.

3) Vous a-t-il été nécessaire de chercher des références pour les inclure dans votre récit ou tout s’est « orchestré » tout seul avec ce que vous saviez ?

C’est un mélange des deux. J’ai utilisé des références à des œuvres qui m’ont marquée lors de mes études. Je décris notamment une installation de Paul McCarthy intitulée « Sod & Sodie Sock », vue à la Biennale de Lyon lorsque j’avais 19 ans. Un vrai traumatisme ! Mais j’ai aussi effectué de nombreuses recherches pour étoffer mes connaissances et identifier des artistes et œuvres qui serviraient au mieux l’intrigue.

4) Peut-on tout tolérer au nom de l’art ? Qu’est-ce que le « beau » pour vous ?

En 2007, l’artiste Guillermo Habacuc Vargas a proposé une performance choquante dans la galerie Codice, au Nicaragua. Il a attaché un chien errant à une courte corde, sans eau ni nourriture. Les visiteurs ont alors assisté à l’agonie de cet animal qui est finalement mort d’inanition. Faire souffrir un être vivant (sans son consentement) est pour moi la limite à ne pas franchir. Quant à la question du beau, vaste débat philosophique ! Selon moi, le beau est indéfinissable car rattaché à des sensations très personnelles, une expérience, un vécu. J’aime Caspar David Friedrich. Ses peintures me parlent parce qu’elles trouvent en moi un écho. Mais chacun est sensible de façon différente à l’esthétique d’une œuvre. Sans oublier que le « beau » peut se trouver dans un geste, un acte, une parole. C’est là qu’il est le plus fort.

5) Vous écrivez également des textes fantastiques, où va votre préférence ?

J’affectionne les deux genres. Le fantastique permet une grande liberté narrative puisqu’aucune explication rationnelle n’est requise. Et j’aime le suspense pour son énergie folle. Dans un polar, tout doit aller très vite. Les deux registres sont intéressants à travailler. Le nec plus ultra ? Les faire cohabiter. Le récit n’en est que plus riche.

6) Comment êtes-vous venue à l’écriture ? Quand rédigez vous et avez-vous des rituels ?

J’ai toujours aimé écrire. Chez mes parents, j’ai retrouvé quatre petites histoires que j’avais rédigées lorsque j’avais 10 ans. Adolescente, j’ai quelque peu délaissé cette passion au profit de la lecture. En grandissant, le monde qui m’entourait et la musique que j’écoutais m’inspiraient, mais je n’osais plus franchir le pas de l’écriture. Par peur d’être jugée, je crois. En 2013, j’ai finalement repris la plume et rédigé un recueil de dix nouvelles que j’ai auto-édité. Juste pour me faire plaisir et partager mon univers avec mes proches. Plusieurs romans courts ont suivi. Puis « L’art du meurtre » a retenu l’attention des éditions de l’Archipel.

Concernant le rythme, j’écris surtout le week-end. J’essaie d’avoir un cadre sans toutefois forcer les choses. Cela nuit à l’inspiration. Écrire ne doit pas être une contrainte, mais un plaisir.

7) Avez-vous un autre roman en route ? Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

Je viens de terminer l’écriture d’un nouveau suspense. Cinq frères et sœurs sont réunis dans la maison familiale suite au décès de leur père. Ce dernier leur a laissé une lettre dans laquelle il exprime ses doutes quant à la mort de son épouse. D’après lui, elle ne se serait pas suicidée – comme le médecin légiste l’a affirmé – mais aurait été assassinée. D’autres secrets de famille vont être dévoilés. Les esprits vont s’échauffer. Et comme certains des membres de cette fratrie se détestent, la soirée va rapidement virer au cauchemar.

8) Que souhaiteriez-vous partager d’autre avec nos lecteurs ?

Le livre est sorti depuis quelques jours et des séances de dédicace sont d’ores et déjà prévues : samedi 15 février de 14h à 18h, librairie Forum à Saint-Etienne (42) et dimanche 17 mai au salon polar Fnac de Rosny-sous-Bois (93) présidé par Nicolas Beuglet. J’ai vraiment hâte de participer à ces événements et de rencontrer les lecteurs. Recueillir leur avis, leur ressenti, est très important pour moi.