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02/11/2022

Entretien avec Paul Chazen

Bonjour et merci de répondre aux questions pour le blog un polar collectif.

Bonjour

Et tout d’abord, merci à vous pour cette belle chronique que Jimmy Gallier m’a transmise. Ci-dessous mes réponses à vos questions.

À l’heure d’internet, pas de photo, pas de biographie, c’est rare !  Ah si, quelques mots :

Paul Chazen est né au son du rock’n’roll. Il a toujours aimé la lumière vive, la musique, les pâtes et… les mots. Puis il a vadrouillé passant des zones trop humides et mal tempérées à des rivages plus cléments. Il y a des années où il a eu envie de ne rien faire. Et d’autres, dont nous ne saurons rien.

Paul Chazen ? Serait-ce un pseudo ? Il y a bien quelque chose qui me « titille » : « né au son du rock’n’roll. »

Il est possible que Paul Chazen soit un pseudo… Mais rien n’est moins sûr. Quant au rock’n’roll, je suis certain qu’il en a accompagné plus d’un dans ses jeunes années. Et je l’avoue, j’étais l’un d’entre eux !

Je connais un homme qui a enseigné l’histoire du rock’n’roll à ses élèves et qui disait (en 2020)

« C’était donc possible ? D’inventer des histoires, des personnages, des sensations, d’autres vies ? Alors si c’était possible, c’est ce que je voulais faire ! »

Alors qui est Paul Chazen ? Avez-vous envie de le dire ou préférez-vous garder le secret ?

Ayant récemment écrit un polar, je pense qu’il est toujours essentiel de garder un petit peu de suspens ! Et puis finalement, le plus important reste les mots, le style et l’histoire racontée qui emmènent le lecteur, ou pas. Vous savez, ce genre de bouquin dont on se dit en le refermant, « Oh là là… c’était vraiment top… Lu d’une traite, appris plein de choses, pris du plaisir… » Apporter du plaisir, c’est peut-être ça, le secret.

À propos de votre premier roman : Le fric ou l’éternité. Votre personnage principal, Socrate, est devenu tueur à gages par hasard. Croyez-vous au hasard qui bouleverse les vies, qui envoient sur d’autres routes et qui impose des choix ?

Oui, bien sûr. Nous sommes tous les jouets du hasard, des rencontres, des moments qui passent et qui nous font parfois changer de route. Socrate aurait pu dire « Si le hasard n’existe pas, inventes-en un ! »

Quand Socrate tue, il est détaché, comme si c’était un boulot comme un autre et en même temps, il tue parce que pour lui c’est une forme de justice. Comment expliquez-vous cette ambivalence ?

Alors là… Excellente question. Il faudrait pouvoir demander à Socrate ce qu’il en pense. L’ambivalence fait aussi partie de nos vies. Nous sommes rarement linéaires tout au long de notre parcours de vie. Avec nos forces, nos hésitations, nos convictions, nos contradictions. C’est sans doute tout ce mélange qui nous fait avancer et apprendre.

Quelle est l’origine de ce roman ? Pourquoi avez-vous voulu écrire ?

Si je vous réponds : aucune idée… Vous n’allez pas me croire. Et pourtant…

J’ai toujours griffonné quelques phrases par-ci, par-là… Mais rien de bien élaboré… Et puis un jour, se mettre devant sa feuille, enfin, non, plutôt devant son ordi. Trouver un prénom, Socrate, se lancer et constater que ça roule tout seul… Pas de plan, pas d’idée préconçue, juste l’envie d’aller au bout d’un récit bien construit, d’étonner le lecteur potentiel, de ne pas tomber dans les travers habituels, d’être soi-même, de se faire plaisir…

En tête de chaque chapitre, il y a des « proverbes » totalement inventés, jubilatoires et bien pensés, comment vous sont-ils venus à l’esprit ?

Encore une fois, je ne vais pas pouvoir vous répondre. Sans doute, le hasard dont nous parlions avant. Sans doute aussi mes lectures accumulées, ces milliers de livres avalés qui nous nourrissent et ressortent parfois en quelques phrases condensées…

Votre livre est assez court (mais percutant), était-ce une volonté de votre part de ne pas avoir trop de pages ?

Non, je n’avais pas de plan précis au départ, il fallait juste que l’histoire arrive à sa fin, naturellement. C’est en écrivant qu’elle s’est construite, s’est ordonnée, chapitre après chapitre. Et puis à un moment, il était inutile d’aller plus loin, tout avait été dit.

Qu’aimez-vous dans l’écriture ?

Vaste question… Écrire, c’est comme être dans un rêve. On ne maîtrise plus rien, ni les lieux, ni les personnages, ni les situations. On est embarqué par ses personnages, on reprend pied parfois au détour d’une phrase, mais ils reviennent à la charge et inventent des situations auxquelles vous n’aviez même pas pensé ! Incroyable et très réjouissant.

Aviez-vous peur des retours des lecteurs comme il s’agit d’un premier titre ?

Peur ? Ce n’est pas le bon mot. Mais comme c’est mon premier roman, j’attendais avec impatience les premières réactions. Elles sont plutôt bonnes, ça fait très plaisir… Je peux retourner à mes moutons !

Avez-vous un nouveau récit en route ?

Socrate aurait pu dire : « Si tu es capable, simule l’incapacité, si tu agis, feins de ne rien faire. Si tu es proche, fais croire que tu es loin. Si tu es loin, simule la proximité.

Avez-vous autre chose à partager avec nos lecteurs ?

Juste leur confirmer que la lecture est une denrée vitale pour nous tous !