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19/01/2013

Entretien avec Laura Sadowski

 

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Après avoir publié plusieurs chroniques sur certains des livres de Laura Sadowski, nous avons souhaité lui poser quelques questions, afin de permettre aux lecteurs de la connaître mieux. C’est Cassiopée (auteur d'une chronique sur Sanglante, sera ta fin), qui l'a interrogée.

 Rappel des chroniques  publiées à ce jour (nous sommes sûrs qu’il y en aura d’autres !) :  

Sanglante, sera ta fin : chronique de Cassiopée
Sanglante, sera ta fin : chronique de Jacques
La géométrie du tueur : chronique de Christine
La géométrie du tueur : chronique de Bruno
La géométrie du tueur : chronique de Richard

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Cassiopée. Vous avez droit à un verbe, un nom commun, un lieu, un adjectif qualificatif pour vous définir et vous présenter, que choisissez-vous et pourquoi ?

Laura Sadowski. 
 
— (se) passionner : j’aime être captivée et m’éprendre.
— nuit : parce que mes « nuits sont plus belles que [mes] jours ». J’écris la nuit.
— Paris : cette ville m’inspire plus qu’aucun autre lieu.
— idéaliste : c’est ainsi qu’on me voit.

 Cassiopée. Pouvez-vous nous dire comment vous êtes venue à l’écriture et pourquoi ? Il me semble que votre métier devait pourtant vous accaparer...

Laura Sadowski. En 2007, j’ai eu l’opportunité de pouvoir écrire sans avoir à travailler. Je l’ai saisie. J’ai écrit « L’Affaire Clémence Lange ». Le désir d’écrire a toujours été là. Il est dans mes souvenirs indissociables de mes premières lectures. Je me souviens que petite, je réécrivais ce que la maîtresse d’école nous faisait apprendre (conte, fable, etc.). Je faisais d’autres versions, bien plus maladroites que les originales ! Le goût des mots, leur musique, leurs mystérieuses alliances, leurs polysémies… sont chez moi aussi forts que les autres sens. Ce qui me fascine le plus c’est leur capacité à créer un monde et pas seulement à représenter celui où nous sommes.

 Cassiopée. Écrivez-vous de façon régulière, avec certaines habitudes, que représente l’écrit pour vous ? Un exutoire, un besoin, un rêve sans cesse renouvelé....?

Laura Sadowski. Oui, je m’oblige à écrire chaque nuit. Même une heure, même une phrase… Si je suis trop fatiguée ou pas inspirée, je corrige mes feuillets. La régularité est essentielle dans l’écriture. J’imagine qu’il en est de même pour toute création. L’inspiration ne suffit pas à mener jusqu’au bout un travail. Elle est l’étincelle qui allume le feu. Il faut ensuite nouer son tablier de forgeron, et chauffer, battre, façonner non pas le fer, mais des phrases, des idées… Ne dit-on pas d’ailleurs : forger un mot nouveau, un plan, une image… ? Hemingway a réécrit 39 fois la dernière page de « Pour qui sonne le glas ». Imaginez !

 Cassiopée. Comment se construisent vos romans et vos personnages ? Avez-vous un plan établi ?

Laura Sadowski. Il y a deux types d’écrivains : les écrivains-architectes qui, avant de se lancer, bâtissent un plan très élaboré et détaillé, et les écrivains-sculpteurs qui, à partir d’une matière, façonnent, modifient, transforment… J’appartiens à la seconde catégorie. Je pars d’une idée directrice, forte. Ensuite, je m’attache au début et à la fin. Mon travail d’écriture va consister à tramer entre ces deux pôles.

Je suis auteure de « legal thrillers » (romans judiciaires) : mes trois romans (L’Affaire Clémence Lange — La Géométrie du tueur — Sanglante, sera ta fin) sont inspirés de faits vrais. C’est la force de ce genre d’être réaliste et ancré dans notre monde. J’utilise le système judiciaire comme ressort dramatique, au sens théâtral du terme.

Pour L’Origine du sexe, qui est un roman noir, j’ai essentiellement travaillé sur la psychologie des personnages : un crime va réunir des héros et les révéler à eux-mêmes.

La Peur elle-même est un thriller psychologique. La gageure est qu’il n’y a qu’une héroïne qui perçoit le monde qui l’entoure. Le lecteur est piégé par cet unique regard : il se demande en permanence si ce qu’il lit (un meurtre, le comportement étrange de voisins, etc.) est le fruit d’une perception ou la réalité même. Avec ce roman j’ai inscrit un genre littéraire, appelé « l’inquiétante étrangeté » (autrement appelé « Das Unheimlich »), illustré par Le Horla de Maupassant, dans celui du thriller.

 Cassiopée. Dans « Sanglante, sera ta fin », vous avez choisi de ne pas apporter de réponses à toutes les questions que peut se poser le lecteur, pourquoi ?

Laura Sadowski. C’est en effet un parti pris. En premier lieu parce que ce roman a été conçu en 2 volets. Il aura une suite. En second lieu parce que j’ai voulu que le lecteur soit partie prenante dans le roman. Qu’à l’instar d’un détective (ou d’un avocat) il se pose mille questions et tente d’y apporter ses réponses. C’est revenir à la démarche d’une Agatha Christie, d’un Conan Doyle ou d’un Edgard Poe. Suis-je sur la bonne piste ? Ai-je le bon indice ? Est-il coupable ? Innocent ?... Toutes ces questions auront bien sûr leurs réponses comme dans tout bon roman !

 Cassiopée. Ce livre est sorti en ebook, est-ce un choix ? Y aura-t-il une diffusion papier plus tard ? Pensez-vous gagner ou perdre des lecteurs avec l’ebook ?

Laura Sadowski. La version papier est sortie. Elle est disponible. La version ebook est un choix, tout comme le prix de la version papier (prix poche). J’ai souhaité rendre accessible mon roman au plus grand nombre.

 Cassiopée. Un prochain roman est-il en cours ? Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

Laura Sadowski. Oui, j’écris un nouveau roman. Un thriller assez ambitieux. J’espère le mener à bien très vite, pour entamer la suite de « Sanglante… »

Cassiopée. Avez-vous autre chose à partager avec les lecteurs ?

 Laura Sadowski. Un écrivain n’existe que parce qu’il y a des lecteurs. Un écrivain orphelin est un être malheureux. Aussi j’aime dialoguer avec ceux qui m’ont lue, appréciée ou non. C’est ce dialogue que je voudrais partager. Écrivez-moi, donnez-moi vos avis sur mes écrits. Nous partagerions alors la joie d’écrire et de réécrire ensemble. J’en profite, Cassiopée, pour vous remercier de ce dialogue !