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19/08/2011

Entretien avec Frédérique Molay

Paco interroge Frédérique Molay, prix du Quai des Orfèvres 2007 pour "la 7ème femme".

J’ai été contacté par la directrice des éditions Fayard qui m’a fait découvrir le dernier roman de Frédérique Molay, « Dent pour Dent ». Après ma lecture, j’ai souhaité m’entretenir, par le principe des questions-réponses, avec l’auteur. Celle-ci a accepté spontanément.

 Paco : être écrivain n’est pas forcément une vocation. Beaucoup de personnes aiment lire, mais passer de « l’autre côté du miroir » n’est pas donné à tout le monde. Comment êtes-vous arrivée à l’écriture ?

Frédérique Molay : j’ai commencé à écrire peu après mon entrée au collège, j’avais 11 ans. Évidemment, j’étais déjà passionnée de lecture, et très intriguée par la mécanique du suspense. Le besoin de créer et de raconter mes propres histoires, de transmettre à mon tour des émotions fortes aux lecteurs s’est alors imposé à moi. Et je n’ai plus lâché la plume…

Paco : votre 2ème roman, la « 7ème femme », a remporté en 2007 le prix du Quai des Orfèvres. Après lecture, j’ai pu constater que ce roman est riche en détails concernant une enquête de police, concernant les moyens de preuves scientifiques utilisés, et j’en passe. Les locaux de la police judiciaire de Paris y sont présentés d’une manière très précise ; quel talent… Qu’avez-vous entrepris, qu’avez-vous visité pour arriver à un tel rendu ? Qui avez-vous dû contacter ?

Frédérique Molay : avant de noircir les pages, je mène un véritable travail de terrain – des repérages et des visites, des interviews – afin d’apporter le plus de crédibilité possible à mes personnages : policiers de la brigade criminelle de Paris, experts de la police scientifique, médecins légistes, magistrats, mais aussi celles et ceux qui participent à mon intrigue le temps d’un roman.

Je trouve passionnant – sous couvert de mon écriture – de rencontrer des gens qui me parlent de leur métier avec enthousiasme et sincérité, qui me montrent leur savoir-faire.

Mais n’est-ce pas là l’une des caractéristiques du polar : mêler réalité et romanesque ?

Paco : avez-vous consacré beaucoup de temps pour ces recherches ?

Frédérique Molay : alors oui, j’ai consacré un temps certain à ces recherches : des moments enrichissants avant de me plonger dans la solitude de l’écriture, et de ne vivre qu’à travers mes personnages.

Paco : dans votre dernier roman « dent pour dent », les détails y sont toujours aussi croustillants, franchement merci… Lors de son enquête, Nico Sirsky nous emmène dans les labyrinthes des locaux de la médecine légale et du don du corps. Avez-vous également sillonné tous les recoins de ces institutions ? Ca ne fait pas un peu froid dans le dos, entre-nous ?

Frédérique Molay : j’ai osé, oui ! Me promener dans les couloirs de la faculté de médecine rue des Saints-Pères, à Paris, participer à quelques séances croustillantes de dissection – c’est vous qui l’avez dit ! – et faire la connaissance de personnalités hautes en couleur.

Est-ce que ça fait un peu froid dans le dos ? Certes… Mais tout cela existe bel et bien, à côté de chez nous ! Et d’aucuns prétendent que les auteurs de romans policiers cherchent à apprivoiser leur peur de la mort : ceci explique peut-être cela…

Paco :  Nico Sirsky est un personnage très attachant, humain, performant, avec une conscience professionnelle épatante. Comment crée-t-on un tel personnage ? Vous êtes-vous inspirée d’une personne réelle ?

Frédérique Molay : sans doute Nico Sirsky est-il le miroir romanesque des policiers que j’ai eu la chance de rencontrer au 36, quai des Orfèvres ! Et puis, j’admets être inspirée par les super-héros positifs des Marvel Comics ; ils me font rêver.

Paco : s’il devait être incarné par un acteur, lequel serait-il, à vos yeux ?

Frédérique Molay : lorsque j’ai commencé à imaginer Nico Sirsky, j’ai pensé à Samuel Le Bihan…

Paco : lorsque vous écrivez, quel est votre rythme de travail? Etes-vous très disciplinée, stricte ?

Frédérique Molay : la régularité dans le travail me semble nécessaire. L’écriture exige – comme beaucoup d’autres choses – un effort, un approfondissement, la capacité de se remettre en question si l’on espère progresser.

Sans compter que le besoin d’écriture est une vague qui vous submerge… comment lui résister ?

Paco : c’est la première fois que les éditions Fayard font entrer au catalogue général un lauréat du Prix du quai des Orfèvres. Cela vous motive-t-il à nous présenter une nouvelle aventure de Nico Sirsky ?

Frédérique Molay : mille fois oui ! Je mesure ma chance, et je suis très heureuse de cette collaboration avec Fayard, et mon éditrice Lilas Seewald.

Je souhaite de tout cœur que les lecteurs qui ont aimé La 7e femme aient envie de poursuivre l’aventure avec Dent pour dent, et pour longtemps encore avec le commissaire Nico Sirsky, ses amis, ses amours, ses emmerdes comme dit la chanson ! Le lien invisible qui se noue entre un auteur et ses lecteurs est réellement magique…

Paco : avez-vous déjà un projet d’un futur roman ?

Frédérique Molay : j’y travaille déjà ! Mais chut… ne gâchons pas le suspense !

Paco, http://passion-romans.over-blog.com