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06/04/2012

A la folie, de Pascal Marmet (chronique 3)

a_la_folie.jpgUne chronique de Christine

Fatigués de ce monde chaotique où tout va mal ?
Las des romans tellement cyniques qu’ils vous donnent envie de sauter par la fenêtre ?
Besoin d’un peu de légèreté pour faire une pause ?
Oui, mais soyez rassurés : sans délaisser complètement votre univers polardeux car je vous vois déjà en train de culpabiliser.
Trouvons un compromis.

Toute passion est désir d’éternité … *

Pascal Langle est propriétaire d’un théâtre à Nice, qu’il essaie de maintenir à flot et hors de la portée des promoteurs. Il vit surtout avec le souvenir de Ludmilla, morte dix ans auparavant. Elle a été et restera son seul et unique grand amour. Et voilà que le destin fait réapparaître Ludmilla dans sa vie.

Ou plutôt : les cahiers de Ludmilla. Confiés par la belle et secrète jeune femme à son psychanalyste, ces journaux intimes doivent, à la mort de celui-ci, revenir aux personnes indiquées sur leur première page. Le notaire chargé de la succession contacte Pascal Langle, qui se trouve désormais en possession du cahier numéro onze.

Le dernier de la série.

Pascal se dit que ces cahiers lui permettront enfin d’en savoir un peu plus sur le passé de la femme qu’il aimait, et va tout faire pour tenter de connaître l’identité des dix autres destinataires.

Sa route va croiser celle de Joanna Marcus, qui a entre les mains le cahier numéro trois. Joanna, qui est une jeune fille au caractère bien trempé, utilisant son culot et sa roublardise pour réussir dans la vie et oublier ses blessures d’enfance.

Mais voici que les ennuis s’accumulent autour de Pascal Langle. Cambriolages, incendie de son théâtre, officiers de police plus que soupçonneux à son égard. Et cette Joanna qui lui donne des rendez-vous pour lui filer ensuite entre les doigts...

Les mystérieux cahiers de Ludmilla semblent être tels les cailloux du petit Poucet, suivis par des personnages curieux de leur contenu, ou désireux d’en effacer à tout prix les terribles traces.

Car ils mènent à une effroyable révélation…

Mais tout va bien ! pensa-t-il. Cambriolage, vol à l’arraché, re-cambriolage, vol à la roulotte, et maintenant, ça ! Je suis une encyclopédie du fait divers ! Il manque juste un tremblement de terre. Alors oui, je vais bien…*

Après ce résumé, faisons maintenant le point.

Qualifié de « thriller romantique », ce livre penche davantage du côté romantique que du côté thriller dont il n’emprunte que quelques rouages, qui entretiennent le suspense, mais développés de manière inégale. L’idée de départ de cette intrigue est intéressante, avec des thèmes comme l’obsession ou la folie meurtrière. Il y avait matière à développer, à donner plus de noirceur, plus de densité. Mais en refermant le livre, ce n’est pas ce qui reste en mémoire.

Car finalement il s’agit là d’un roman d’amour sur fond de suspense, pas d’un thriller pur et dur. Parmi les destinataires de ces cahiers, seuls certains s’expriment à la première personne. Et comme je suis du genre à me poser des tas de questions qui m’empoisonnent l’existence, j’ai essayé de comprendre pourquoi eux, et pas tous. C'est un détail, certes ! mais à chacun ses lubies, surtout quand la réponse vous échappe.

 Par contre, Pascal Marmet sait camper ses personnages. Joanna Marcus ne manque pas de piquant, Pascal Langle a tout du beau brun ténébreux et inconsolable, on a envie de les suivre dans leurs aventures.

Il y a de nombreux rebondissements. Révélations et retournements de situation s’enchaînent vers la fin à un rythme soutenu. Jusqu’au happy end.

 En fait, ce qui a capté mon intérêt, c’est le style - fluide, léger, et enlevé -, quelques passages bien trouvés, ainsi qu’une manière particulière de nimber les situations d’une sorte de douce auréole rose et romantique.

Un peu de douceur dans ce monde de brutes ne peut pas nuire.

Amateurs de romans aussi noirs que votre caffè ristretto, il vous faudra accepter d'ajouter sucre et de lait dans votre tasse. Les éléments de l’intrigue s’imbriquent parfois trop bien pour être toujours crédibles et cela risque de vous énerver un peu.

Mais si vous voulez un roman avec de la fraîcheur, de l’amour et du suspense pour passer un agréable moment et réanimer la part romantique qui sommeille en vous, alors ce livre est fait pour vous.

* Phrases extraites du roman.

Christine, (Blog : Bibliofractale )

À la folie
Pascal MARMET
France-Empire
175 pages ; 19 euros

Nous avons publié deux autres chroniques sur ce roman :

-          Celle de Cassiopée

-          Celle d’Astrid